Même lorsqu’il était diplomate, le Singapourien Kishore Mahbubani (prononcez: Maboubaani, 1948) n’hésitait pas à prendre des positions controversées. Ce fils d’immigrants (ses parents étaient originaires d’Inde) a fait carrière dans les services diplomatiques – il a été basé ...
Même lorsqu’il était diplomate, le Singapourien Kishore Mahbubani (prononcez: Maboubaani, 1948) n’hésitait pas à prendre des positions controversées. Ce fils d’immigrants (ses parents étaient originaires d’Inde) a fait carrière dans les services diplomatiques – il a été basé entre autres au Cambodge, en Malaisie, à Washington et à New York en tant qu’ambassadeur auprès des Nations Unies. Dans ce rôle il a été deux fois président du Conseil de Sécurité.
Il a joué un rôle important dans le débat international et féroce sur les ‘valeurs asiatiques’. Les dirigeants des régimes autoritaires de Singapour et de Malaisie – Lee Kuan Yew et Mahathir Mohamed – soutenaient alors que le modèle démocratique occidental ne pouvait pas être simplement transféré dans les sociétés asiatiques. Un rôle fort du gouvernement dans la vie économique ne générait pas une forte croissance. Le respect des droits de l’Homme et la liberté de la presse n’étaient pas béatifiés, estimaient les pays développés au grand dam de certains. Mahbubani a écrit à l’époque des essais vifs, violents, avec les titres suivants « The Dangers of Decadence », « What de Rest can teach the West » et « Can Asians Think? ». Le débat s’arrête après la crise économique asiatique de la fin des années 90.
Le professeur Mahbubani est doyen et professeur d’administration publique à la Lee Kuan Yew School of Public Policy de l’Université Nationale de Singapour. Il a écrit de nombreux livres à succès sur la mondialisation.