Jacques Marescaux est né en 1948 dans une famille d’Universitaires et de Militaires, comme aîné de trois garçons. Son père était Professeur d’histologie à la Faculté de Médecine de Strasbourg et son grand-père, Général de Division. Après des études secondaires réalisées avec ...
Jacques Marescaux est né en 1948 dans une famille d’Universitaires et de Militaires, comme aîné de trois garçons. Son père était Professeur d’histologie à la Faculté de Médecine de Strasbourg et son grand-père, Général de Division. Après des études secondaires réalisées avec succès, il s’inscrit à la Faculté de Médecine de Strasbourg, découvrant sa voie avec passion, ainsi qu’en témoigne sa position de major à chaque examen classant pendant les cinq premières années.
En 1971, il est reçu major au Concours d’Internat, ce qui l’autorise à choisir pour sa formation, les meilleurs Services. Ses différents semestres d’Internat lui font connaître les joies de la gynécologie, la rigueur de la chirurgie orthopédique, la finesse de la chirurgie cardio-vasculaire et la diversité de la chirurgie viscérale pour laquelle il opte définitivement.
Il s’est rapidement rendu compte qu’il n’y avait rien de plus de bref que la chirurgie lorsqu’elle était séparée de la réflexion scientifique et plus particulièrement de la recherche clinique appliquée, raison pour laquelle il a très vite intégré une équipe INSERM dédiée aux pathologies digestives. Grâce à cette collaboration scientifique, il a été nommé Chef de Clinique en 1975, Professeur des Universités dans la Section de Chirurgie Digestive en 1980, puis Chef de Service en 1989.
Très vite, il lie ses premiers contacts avec le monde industriel qui le séduit, non seulement par les moyens financiers dont il dispose, mais surtout parce qu’il excelle dans ces notions essentielles permettant le développement de la recherche médicale : l’efficacité, la rigueur et un sens profond de l’éthique. En 1992, il eut l’idée de créer une structure originale de recherche et d’enseignement en partenariat avec des « géants » de l’industrie médico-chirurgicale, ce qui lui a permis :
– de développer la recherche en dehors des critères d’excellence des Instituts Nationaux de recherche qui appliquent de façon uniforme des règles adaptées aux disciplines fondamentales, si loin des réelles préoccupations chirurgicales,
– d’initier, et non pas de subir les révolutions technologiques à venir dans le domaine de la chirurgie,
– d’intégrer les nouveaux moyens de télécommunications, étant convaincu que le chirurgien non seulement se doit de participer à cette épopée de l’information, mais qu’il peut en devenir le meilleur ambassadeur.
Ces idées vont se concrétiser par l’inauguration en juin 1994 de l’IRCAD (Institut de Recherche contre les Cancers de l’Appareil Digestif) et l’EITS (European Institute of Telesurgery), un Centre dans lequel se côtoient chercheurs, ingénieurs informaticiens, roboticiens et experts chirurgicaux internationaux.
La réalité virtuelle est l’une des thématiques fortes de l’Institut : elle traduit dans un format numérique les données du monde réel, transformant ainsi une image médicale en clone virtuel 3D du patient. Le chirurgien peut de ce fait préparer l’acte chirurgical sur le clone virtuel du patient, et le simuler d’une manière de plus en plus réaliste. Durant l’intervention, la superposition des données virtuelles sur les données réelles (Réalité Augmentée) apporte une vue en transparence qui devrait bientôt autoriser l’automatisation de gestes complexes.
Cette automatisation passe nécessairement par l’exploitation de la robotique chirurgicale, autre domaine d’excellence de l’IRCAD. L’IRCAD a ainsi, depuis 1994, participé à de multiples travaux visant à optimiser l’utilisation des robots. L’opération chirurgicale réalisée en 2001 depuis New York sur une patiente située à Strasbourg (Opération Lindbergh), en est le reflet le plus spectaculaire, puisque, pour la première fois, il était démontré qu’il n’y avait plus de barrière géographique pour réaliser un geste chirurgical alors même que deux mois avant sa réalisation, l’armée américaine argumentait négativement sur sa faisabilité.
Les travaux de l’IRCAD visant depuis toujours à développer des techniques chirurgicales de moins en moins invasives, un nouveau concept de chirurgie transluminale par les voies naturelles, évitant toute cicatrice cutanée et musculaire, a été initié en 2004 (projet ANUBIS). Ce projet, labellisé dans le cadre du Pôle de Compétitivité « Innovations Thérapeutiques », a permis le développement de nouveaux instruments chirurgicaux et a autorisé l’équipe de l’IRCAD à réaliser la première intervention chirurgicale par voie naturelle le 2 Avril 2007.
Autant de mutations chirurgicales impliquaient le développement parallèle d’une structure d’enseignement, d’où la création de l’EITS. La place de l’EITS sur l’échiquier mondial de la formation est unique. Ce centre a acquis en seize années, une renommée internationale facilement attestée par le nombre de chirurgiens s’inscrivant aux cours : 4000 chirurgiens, venant de tous les continents, se forment chaque année, grâce à la disponibilité et au talent d’une équipe internationale de 800 experts. La qualité de cet enseignement est concrétisée par une accréditation européenne (EACCME) et une accréditation américaine (American Medical Association).
Compte tenu du succès du concept de l’IRCAD, Jacques Marescaux a par ailleurs créé une filiale de l’IRCAD à Taiwan (Asia Ircad-AITS), qui a été inaugurée le 26 mai 2008, ayant déjà formé plus de 3000 chirurgiens asiatiques. Dans le même esprit, un Centre miroir a ouvert ses portes dans l’Etat de Sao Paulo (Brésil) en juillet 2011.
Fort de son expérience hospitalo-universitaire, de ses liens originaux et positifs avec l’industrie, Jacques Marescaux fut nommé Président du Pôle Innovations Thérapeutiques à vocation mondiale de la Région Alsace, dont il occupera la fonction de 2005 à 2007.
Avec son équipe, Jacques Marescaux a réussi en l’espace de dix-huit ans à être à l’origine de 2930 publications et communications nationales, mais surtout internationales dans des revues prestigieuses. Il a par ailleurs été invité à donner 270 conférences dans de nombreuses Universités en Europe, aux Etats-Unis, au Japon et en Chine, dont on retiendra particulièrement la conférence d’intronisation des chirurgiens anglais au Royal College of Surgeons de Londres, la « Nobel Lecture » à Stockholm et la « Fogarty Lecture » à l’Université de Stanford.