Ancien élève de l'École normale supérieure (1984-1989), de formation initiale en mathématiques puis mathématiques appliquées, il a effectué son doctorat dans le domaine de la psychologie expérimentale, sous la direction de Jacques Mehler, ce dernier ayant été l'un des principaux ...
Ancien élève de l’École normale supérieure (1984-1989), de formation initiale en mathématiques puis mathématiques appliquées, il a effectué son doctorat dans le domaine de la psychologie expérimentale, sous la direction de Jacques Mehler, ce dernier ayant été l’un des principaux promoteurs des sciences cognitives en France.
Il a été élu membre de l’Académie des Sciences le 29 novembre 2005, et est professeur au Collège de France à la chaire de psychologie cognitive expérimentale. Stanislas Dehaene est directeur du laboratoire UNICOG, unité mixte INSERM-CEA de neuroimagerie cognitive au service hospitalier Frédéric Joliot à Orsay.
L’objectif des recherches de Stanislas Dehaene est d’élucider l’organisation et les bases cérébrales de fonctions cognitives particulièrement développées dans l’espèce humaine, telles le calcul mental, la lecture, la compréhension du langage, et l’accès d’informations à la conscience.
Stanislas Dehaene a contribué principalement à l’étude des bases cérébrales des opérations mathématiques. Ses recherches ont conduit à la découverte que l’intuition des nombres fait appel à des circuits particuliers du cerveau, en particulier ceux du lobe pariétal. Stanislas Dehaene a utilisé les méthodes d’imagerie cérébrale afin d’analyser l’organisation anatomique de ces circuits et leur décours temporel, démontrant notamment que le calcul approximatif fait appel à des régions partiellement différentes de celles du calcul exact. En collaboration avec le neurologue Laurent Cohen, il a observé de nouvelles pathologies de ces régions, qui conduisent certains patients « acalculiques » à perdre toute intuition du nombre. Il a également montré des homologies frappantes entre le traitement des nombres chez l’homme et chez l’animal.
Les travaux les plus récents de Stanislas Dehaene montrent que des pathologies de la région pariétale, parfois d’origine génétique, peuvent exister chez l’enfant. Elles entraînent une dyscalculie, un trouble précoce du développement comparable à la dyslexie, mais affectant l’intuition du nombre. Le diagnostic, la compréhension, et la rééducation de la dyscalculie constituent des objectifs majeurs de recherche d’un réseau international de l’OCDE et de projets européens auxquels participe Stanislas Dehaene.
Stanislas Dehaene a également réalisé les premières expériences d’imagerie cérébrale du traitement subliminal des mots. Ces expériences ont démontré que des mots ou des nombres présentés trop brièvement pour que l’on en prenne conscience activent néanmoins une série de régions cérébrales spécialisées. La prise de conscience d’un mot est associée à l’entrée en activité soudaine et coordonnée de multiples régions supplémentaires, notamment dans le cortex préfrontal. En collaboration avec Jean-Pierre Changeux, Stanislas Dehaene développe des modèles mathématiques de cet « embrasement cortical » qui permet à l’information consciente d’être mémorisée et rapportée.